S’il n’existe pas vraiment de définition pour la mauvaise herbe, on considère l’adventice comme étant « ce qui n’est pas naturellement dans une chose, ce qui y survient du dehors ». Une définition qui prouve encore une fois que l’humain ne pense qu’à ces intérêts à court terme, puisqu’une plante n’a-t-elle pas, justement, sa place dans la nature ? Car c’est avant tout dans nos jardins que la mauvaise herbe gêne et se fait violemment exterminer. Une notion de nuisible bien ancrée dans le quotidien des jardiniers et agriculteurs, qui feront tout pour s’en débarrasser. Introduit par les agronomes (scientifiques dédiés à l’agriculture) à partir de la fin du XVe siècle, le terme « adventice » désigne donc une mauvaise plante qui s’installe là où l’on ne l’a pas invitée. Pourtant, ces plantes n’ont pas vocation de nous nuire, bien au contraire, elles ont en général beaucoup à nous apporter.
La maltraitance des mauvaises herbes
Si en nous promenant à la campagne nous les observons et apprécions, c’est dans les jardins et les champs que les adventices posent un problème. Considérées comme de véritables indésirables, les mauvaises herbes entrent en compétition avec les plantes et déjà installées dans les domaines de l’eau, des nutriments, de la lumière et de l’espace. Ainsi, les plantes peuvent ne pas se développer en fonction du nombre d’adventices, des ressources disponibles et de la tolérance des espèces cultivées. Surtout que les mauvaises herbes sont particulièrement résistantes et persistantes. Elles se multiplient aussi bien par les racines, des rhizomes (tige souterraine dont le rôle est identique aux racines) ou des semences capables de résister à la dessiccation, à l’enfouissement ou à tout autre milieu hostile comme les fortes chaleurs, le gel, l’humidité, les bactéries, les champignons, etc… Elles peuvent produire jusqu’à 10 000 semences par plante et donc envahir un terrain en un rien de temps. Les adventices constituent également des réservoirs de maladies pouvant ensuite être transmises à vos cultures.
On peut donc comprendre que les jardiniers et agriculteurs font tout pour s’en débarrasser à coup de charrue ou de faux. Mais le résultat est contraire à l’effet recherché : les terres sont retournées, les stocks dormants de graines se multiplient et les plantes se développent. Il ne reste plus que l’herbicide et l’insecticide, qui ne feront que polluer et aggraver les choses. Alors quelle solution reste-t-il ? Sachez que les mauvaises herbes peuvent être cultivées pour différentes utilisations, que ce soit culinaire, médicinales ou mellifère.
Les mauvaises herbes ont des effets positifs
En effet, les mauvaises herbes ont des qualités qu’il ne faut pas négliger. Elles augmentent la biodiversité, les échanges phytochimiques entre variétés de plantes différentes, servent de nourriture aux insectes, aux oiseaux, aux reptiles, ainsi qu'à des micro-organismes qui ont un effet bénéfique sur les cultures. Avoir des cultures diversifiées va ainsi favoriser un certain équilibre en biodiversité qui va permettre de protéger vos plantes et les aider à se développer. Les mauvaises herbes s’incluent dans ce système et sont donc essentielles à votre environnement, contrairement à ce que l’on peut penser. Il ne faut pas oublier que les adventices étaient là bien avant nous, et que leurs ancêtres sont à l’origine de toutes les plantes alimentaires et la majorité des médicaments que nous connaissons aujourd’hui. D’ailleurs, les mauvaises herbes peuvent justement être utilisées à des fins culinaires ou médicinales. De nombreuses adventices peuvent ainsi être cuisinées en salade comme l’ortie, le pissenlit et la pâquerette, ou même à la poêle comme le plantain. Attention toutefois, toutes les indésirables ne sont pas comestibles, certaines pouvant même être toxique pour les humains. Alors pensez à bien vous renseigner sur les espèces que vous pourrez cuisiner !
Apprenez à les reconnaître
Les êtres vivants ont été répertoriés dans des tiroirs et des sous-tiroirs. Ainsi, pour l’exemple, les humains d'aujourd'hui sont d'abord des mammifères (Mammalia), de l'ordre des Primates, de l'infra-ordre des Simiformes, de la famille des Homininés, du genre Homo et plus exactement des Homo sapiens. Vous me suivez ? Bon, et bien pour les plantes, c'est pareil. Le pissenlit (Taraxacum) appartient à la famille des Astéracées qui elle-même appartient à l'ordre des Asterales, de la classe des Magnoliopsidés, sous-règne des Trmauvaise herbe en anglais
achéophytes, dans le règne des plantes (Plantae). Nous n'allons pas entrer dans tous les tiroirs, ce serait un cauchemar, mais sachez tout simplement que cette classification nous aide à reconnaître plus facilement une plante. Des informations qui pourront vous être très utiles pour connaître les plantes qui régissent dans votre jardin et savoir comment réagir, si ces plantes vous sont utiles ou comment les utiliser à votre convenance.